9 juillet 2009
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| L'absence n'est pas seulement privation, mais pressentiment d'une présence qui ne se manifeste jamais entièrement. Poèmes hermétiques et chansons coîncident : dans l'absence, dans l'irréalité que nous sommes, quelque chose est présent. Ebahi parmi les gens et les choses, le poète marche dans une rue du vieux quartier. Il entre dans un parc et soudain les feuilles bougent. Elles allaient dire...Non, elles n'ont rien dit. Irréalité du monde, dans la clarté ultime de l'après-midi. Tout est immobile, en attente. Le poète sait bien qu'il n'a pas d'identité. comme ces maisons, presque dorées, presque réelles, comme ces arbres suspendus dans l'heure, lui aussi échappe à lui-même. Et l'autre n'apparaîtpas, le double, le véritable... Il n'apparaîtra jamais : il n'y a pas d'autre. Ce qui apparaît, s'insinue, c'est autre chose, ce qui n'a pas de nom, ce qui ne se dit pas et que nos pauvres mots invoquent. Est-ce la poésie ? Non : la poésie est ce qui reste et nous console, la conscience de l'absence. Et à nouveau, presque imperceptible, une certaine rumeur....l'imminence de l'inconnu... Octavio Paz | |
Published by Véronique.cousin
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